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Périodes
"A la Sainte Catherine (25 Novembre), tout bois planté prend racine …"
A moins d'être prêt à s'occuper individuellement de chaque plant mis en terre, d'utiliser un terreau avec hydro-rétenteur ou un système d'irrigation efficace pour couvrir les besoins en eau, il est préférable de retenir que la période de plantation de prédilection s'étend de Novembre à Mars.

En effet si un arbre installé supporte naturellement des périodes sèches, la phase de reprise d'un petit plant mis en terre est plus sensible et il vaut mieux avoir les atouts de son côté avec une humidité assurée et de la fraîcheur sur les premiers mois d'enracinement.

Les périodes de gel sont toutefois proscrites durant la phase de plantation.
La typicité de la plantation dépend de la variété de truffe à produite :
La variété Tuber Mélanosporum, truffe noire encore dite truffe du Périgord, à besoin d'un sol plus sec et plus chaud pour prospérer, le choix d'une essence d'arbre requérant les mêmes exigences écologiques est donc rationnel.

La densité de plantation sera également calculée pour toujours permettre au soleil de réchauffer les zones de productions au pied des arbres voisins quelque soit l'heure de la journée et la portée de l'ombre (plus longue l'hiver).
La densité de plantation sera également calculée pour toujours permettre au soleil de réchauffer les zones de productions au pied des arbres voisins quelque soit l'heure de la journée et la portée de l'ombre (plus longue l'hiver).

Plutôt large, par exemple 8mx8m (soit 156 A/ha) sur sol riche et profond dans lequel l'arbre deviendra vite grand et fort et plus serré, par exemple 6mx6m (soit 277 A/ha) sur sol pauvre et superficiel dans lequel l'arbre aura du mal à grandir et à se développer par manque d'éléments nutritifs.

Deux des pères de la trufficulture, H. Bonnet et A. de Bosredon conseillaient, fin XIXs, une densité de 140 à 250 pieds hectares.

Dans la même logique et dans les régions moins ensoleillées l'hiver, les essences à feuilles caduques permettront plus facilement au soleil d'arriver jusqu'au sol (Chênes truffiers, Noisetiers truffiers, Charmes truffiers …).

Bien sûr ces remarques n'influenceront pas votre choix si le but est simplement de planter quelques arbres isolés dont la production truffière espérée ne viendra qu'en complément de la raison ornementale : Bouleaux truffiers par exemple.

Dans ces cas, même un conifère conviendra parfaitement pour produire cette variété de truffe, en élaguant seulement les branches les plus basses (Pin truffier, Cèdre truffier).

Nota : La période de cavage des Tuber Mélanosporum se situant entre décembre et mars, il faudra tenir compte des conditions climatiques régnant sur la parcelle à ce moment de l'année. Un gel intense est fatal aux truffes qui généralement se développent dans les 15 premiers centimètres du sols. Le chien ne la sent plus après 15 cms de neige mais surtout les traces de cavages sont ensuite terriblement visibles et indiquent précisément la position de vos diamants aux visiteurs les moins honnêtes.
Pour la Tuber Uncinatum, truffe de Bourgogne ou truffe de Lorraine dont l'optimum écologique exige un sol plus frais et plus humide, les mêmes règles imposent de planter plus serré afin de favoriser cette fois-ci l'installation d'un biotope adapté à cette truffe.

Selon la nature du sol, les densités conseillées varient de 6mx5m à 3mx4m, soit d'environ 330 à légèrement plus de 800 plants l'hectare.

Hors des zones géographiquement et géologiquement plus humides, il sera possible de maintenir une certaine rosée au sol en introduisant dans la plantation des arbres à ramure persistante, Pin truffier, Cèdre truffier, ou encore des arbres dont les très nombreuses feuilles caduques feront au sol un paillage naturel apte à maintenir l'humidité, Noisetier truffier par exemple.

Encore une fois, ces conseils ne doivent pas limiter le choix si l'intention est seulement de planter quelques arbres d'agrément ou de décoration. Dans ces cas, il faudra prendre la précaution d'installer le plant proche d'un grand arbre déjà existant ou dans une autre ombre naturelle. Ainsi un Tilleul truffier, un Hêtre truffier ou petit groupe de trois Bouleaux truffier trouveront parfaitement leur place dans un coin moins lumineux du jardin.

Nota : La Tuber Uncinatum est un fruit d'automne qui mûrit de Septembre à Décembre, donc moins sensible au gel et à la neige. C'est cette variété qu'il faut choisir lorsqu'on s'éloigne du bassin méditerranéen ou, en général, lorsque la plantation se trouve dans une zone climatique moins clémente. Quand les grands froids arrivent, la saison est passée.
Les écosystèmes de la Tuber Aestivum sont très proches de la Tuber Uncinatum et très souvent les mêmes plantations offrent de l'Aestivum en été, puis de l'Uncinatum dés l'automne. Les conseils de plantation sont donc les mêmes que pour la Tuber Uncinatum.

Nota : Cette variété de truffes vient à maturité entre mai et juin, son emplacement de plantation n'a donc pas à se soucier des conditions hivernales. Cette périodicité permet justement aux acteurs agrotouristiques de proposer une activité "Truffe" durant la période estivale.
Plantation :
Il n'y a aucune obligation de réaliser des lignes de plantations et d'obtenir un aspect verger.

Sous réserve de ménager de l'espace à chacun, les plants peuvent parfaitement être disposés aléatoirement sur la surface, en bosquets irréguliers, telle une forêt naturelle.
Dans ce cas la densité est augmentée localement en groupant plusieurs plants proches, voire dans le même potet de plantation à environ 60/90 cm les uns des autres, et des espaces clairs pour l'ensoleillement sont ensuite aménagés entre les boqueteaux ainsi constitués.

Avec cette disposition il est moins facile de circuler avec des engins lors des passages d'entretien et la mise en place d'un système d'arrosage peut s'avérer plus complexe. Mais sous la condition d'utiliser des machines plus petites et mobiles, types motoculteur et/ou quad, le rendu final sera très proche d'une truffière naturelle.

Cette disposition est également celle retenue lorsqu'on implante une surface en sylvi-trufficulture.

Antoine de Bosredon, considéré par tous comme le père fondateur de la trufficulture, écrivait déjà en 1887 dans son manuel à l'usage des trufficulteurs : " on n’hésitera pas à sacrifier la régularité de l’espacement à l’abondance des produits, en laissant des arbres plus ou moins rapprochés, suivant que leur vigueur l’exige" induisant dés lors l'évolution de la conduite traditionnelle d'un verger vers un peuplement forestier irrégulier.

Pour plus d'information sur ces principes, nous avons mis à à votre disposition un grand nombre d'articles traitant de la sylviculture truffière disponibles dans le dossier
Méthodes de culture de nos ressources documentaires.
Dans la pratique, la forme "verger arboricole" ou "truffière naturelle" sera à trouver par chacun en fonction de ses priorités, disponibilités, possibilités et objectifs.

Il faut noter que la taille de la plantation et le nombre de plants à entretenir imposent souvent son architecture.

Certaines exploitations dépassent largement les 10 000 arbres et ne peuvent être conçues autrement qu'autour d'une forme rationnelle et mécanisable.

De la plantation à la récolte en passant par les entretiens et les soins, la surface est telle que l'utilisation des machines et le recours à la standardisation est indispensable.

L'alignement est à orienter, en premier, dans le sens de la pente pour faciliter le passage des engins et ensuite, et si c'est praticable, selon un axe nord-sud afin de privilégier l'ensoleillement de l'inter-rang en hiver.
Dans tous les cas de figures et si c'est réalisable, nous conseillons de combiner dans cet environnement différentes espèces d'arbres producteurs voire d'autres pouvant partager le biotope afin de recréer un peuplement varié et ouvert.

Il est de plus en plus indiqué de respecter ou d'intégrer également certaines vivaces ou aromatiques calcicoles dont le rôle dynamisant sur la fructification du mycélium est maintenant prouvé.
Voir les travaux d'Elisa Taschen .

Les amateurs ne disposant pas de grandes surfaces pourront se tourner vers la technique de la haie truffière qui est une plantation en alignement avec un intervalle réduit entre les plants (env. 1m).

Initialement conçue en une simple disposition rapprochée de plants truffiers, on intercale maintenant aux arbres mycorhizés des espèces végétales choisies pour leurs interactions racinaires avec la production de truffes.

Ces bandes végétales se comportent ensuite comme une plantation biodynamique naturelle avec une vocation paysagère incontestable.

Ce procédé qui un excellent moyen de réaliser une clôture ou une séparation limitrophe peut également répondre à d'autres nécessités selon la sélection des essences complémentaires : haie brise-vue, fleurie, parfumée, persistante, haie à oiseaux, brise-vent …

Si cela devient une méthode culturale et que plusieurs haies soient réalisées il faudra les espacer de 8 à 10m car c'est sur cet espace, en banquette, que se développeront les futures truffes.

Pour plus d'information sur cette pratique, voir le dossier
Proposition d'un nouveau type de truffière de Jean-Claude Pargney et Gérard Meunier, publié dans le bulletin de l'Académie des sciences de Lorraine.
Les amendements et substrats de croissance :
Il est parfaitement possible d'utiliser un support de culture enrichi pour constituer une base de départ favorable dans un sol pauvre ou simplement pour rapporter de la matière lorsqu'on retire de grosses pierres du trou de plantation.

Dans ce cas, il est judicieux de choisir un terreau rééquilibrant les conditions en déficit dans le milieu existant : drainant si le sol est légèrement argileux, améliorant la rétention d'eau si le sol est très sec.

Mais attention : les quelques litres de terreau autour du plant ne changeront pas les conditions édaphiques initiales de la parcelle. Si le type de sol ne convient pas aux truffes, il n'y aura pas de production, voir le folio :
Les sols truffiers .

Le choix du substrat demande un peu de vigilance car, contrairement aux appellations commerciales, il n'y a pas de terreau "Universel" et la plupart des terreaux grandes cultures, maraichage ou même horticoles ne conviendront pas.

D'une part parce que le terreau doit être adapté à la culture et d'autre part parce que les terreaux courants contiennent beaucoup de champignons phytopathogènes qui ne demanderont qu'a venir coloniser les racines du jeune plant.

C'est bien sûr ce qu'il faut absolument éviter pour ne pas favoriser, dés la mise en terre, l'installation de compétiteurs à la truffe et ainsi condamner tous les efforts fait en amont pour concevoir un plant parfaitement sain et mycorhizé.

Soyez lucide, les produits d'entrée de gamme ne seront pas adaptés à cette culture, le risque étant même de faire l'acquisition de composts réalisés par un mélange de déchets verts et de boues issues du traitement des eaux usées en station d'épuration. Et même si l'utilisation de ces digestats est autorisée et normalisée en arboriculture, leur composition riche en métaux lourds, hormones, résidus médicamenteux et autres agents pathogènes devraient les éloigner des racines de vos plants.

Si vous n'avez pas de fournisseur, vous trouverez dans notre catalogue un substrat parfaitement adapté que nous utilisons nous-mêmes pour nos propres plantations.

Sans parler de stérilisation, c'est un support désinfecté, débarrassé des spores et mycéliums parasites, biostable et équilibré à un PH de 7.5. Garanti sans polluants organiques (Salmonelle, Listéria …) il est conforme à la norme européenne EN 12-580 (voir plus d'information dans la
fiche produit ).
Les Hydroretenteurs :
Nous vous présentons cette technique avec une certaine expérience puisque nous l'utilisons nous mêmes avec une grande satisfaction depuis une dizaine d'années : c'est très efficace pour passer un épisode aride et, le reste du temps, totalement insensible au vandalisme (ce qui n'est pas toujours le cas des équipements d'extérieur).

Lors d'un arrosage 80 à 90% de l'eau n'est pas assimilée par l'organisme végétal mais s'évapore, ruisselle ou s'infiltre profondément dans le sol.

Un hydroretenteur sec ressemble à une poudre faite de gros grain de sable mais en présence d'eau, chaque grain gonfle jusqu'à 500 fois son poids et se transforme en un petit cube de gelée translucide gorgé du liquide.

4 à 5 grammes de granulés retiennent jusqu'à 1 litre d'eau et la retiennent à disposition de la plante qui vient naturellement y fixer ses racines.

Mélangés à la terre lors de la plantation, ces granulés permettent au sol de retenir sous une forme solide une grande quantité d'eau qu'ils restituent ensuite au gré des besoins du végétal.

Jusqu'à 30 jours de ressource hydrique peuvent ainsi être disponibles ce qui permet de passer la plupart des caps difficiles.

La réserve se reconstitue ensuite à la première averse ou même simplement avec la rosée du matin.
Très utilisés dans les pays secs et pauvres en eau (Mexique, Pérou, Maroc, …), les hydroretenteurs représentent une réelle alternative à l'arrosage mécanique.

On trouve de très nombreux produits sur le marché, souvent de simples granulés de polyacrylate de potassium que l'on trouve principalement dans les serviettes périodiques, les couches-culottes pour bébé ou encore les litières pour animaux.

Pour notre part, nous utilisons et vous proposons le POLYTER, fabrication française, que vous pourrez trouver dans notre catalogue.

Polyter présente l'avantage d'être composé à plus de 90% de cellulose qui est un polymère naturel que l'on trouve dans toutes les fibres végétales (le bois, le coton, le chanvre …).

Pour favoriser la reprise des plants, il contient également des fertilisants (NPK) et des oligo-éléments (Cuivre, fer, zinc, manganése …). Seulement 5% de polyacrylate de potassium complètent la formule.

Avec Polyter, la masse racinaire augmente en moyenne de 3 à 5 fois et, ultime avantage : durant la phase de restitution de l'eau, même durant une canicule, il diminue la température du sol autour du plant : les trufficulteurs apprécieront !

La quantité à prévoir est de 20 à 50 grammes par trou de plantation, soit un surcoût moyen d'environ 1€.

100% biodégradable sa durée de vie est d'environ 5 ans, les bactéries présentes dans le sous-sol le dégradent progressivement ensuite.

Le Polyter existe depuis plus de 20 ans avec de solides résultats d'expérimentation disponibles en France et à l'étranger.

Présenté à la COP21 de Paris en décembre 2015 par l'agence Shamengo, puis à la COP22 en novembre 2016 à Marrakech, Polyter est maintenant promu par la société de conseil DK Global Advisor pour les actions agricoles en direction du Pakistan, Égypte, Soudan, Éthiopie ...

Présentation rapide du POLYTER , Arte Future Mag.
POLYTER aide à maîtriser la consommation d'eau , Docland Yard & Gédeon programmes
Conduite phytosanitaire :
Par conviction, nous déconseillons l'usage des produits chimiques, notamment les systémiques qui sont absorbés par la plante et véhiculés par sa sève … jusqu'à ses racines.

Nous ne conseillons pas pour autant d'assister passivement à la destruction de sa truffière en cas de pathologie cryptogamique ou parasitaire, mais il existe maintenant une large palette de produits bio permettant de lutter efficacement contre la plupart des affections.

Nota : la diversification des essences réduit fortement le risque d'une pandémie : la transmission des phytopathologies est freinée par l'alternance des espèces qui ne sont pas toutes sensibles aux mêmes attaques.

Enfin, il faut rappeler qu'un arbre sain n'est pas souvent malade et que sa santé dépend en premier du respect de son optimum écologique, d’où l'impérieuse nécessité de bien choisir initialement les arbres correspondant à l'écosystème existant.

Nous sommes bien sûr à votre écoute et disposition pour tous problèmes rencontrés avec nos arbres, notamment en cas maladies.