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Une plantation truffière exige des investissements constants sur de nombreuses années, financiers bien sûr mais aussi de soi, de sa disponibilité, de son travail, de son temps.

Aussi bien celui qui a investit dans ce type d'entreprise, et qui attend qu'elle lui permette d'en vivre, que celui qui a planté quelques arbres par passion, tous dépenseront généreusement et attendront avec impatience les premières truffes !

Mais, comme rien n'est jamais garanti en agriculture, et surtout pas en trufficulture, les aléas de la production entraineront inévitablement beaucoup de questionnement.

Vous trouverez dans les lignes qui vont suivre quelques conseils à avoir en mémoire, dés la naissance du projet, et qui vous permettront de partir sur de bonnes bases en évitant les principales causes d'échecs.
 
Adapter la variété de truffes à produire en fonction du sol, du climat et de l'arbre :
Cela semble évident mais pour maximiser la réussite de la plantation il faut adapter le binôme "espèce de l'arbre/variété de truffes" aux conditions édaphiques et climatiques.

En effet, si la gestion de la densité de la plantation et la taille des arbres peuvent moduler les conditions d'exposition au soleil et la chaleur résiduelle au sol, il est utopique de penser que de mauvaises conditions pédoclimatiques initiales pourront être corrigées durablement ou contournées par des apports ou des installations artificielles.
Au contraire, si les conditions initiales ne conviennent pas et en quelques années, la mycorhization d'origine disparaitra progressivement du système racinaire.

Pour plus d'informations sur ce point, lire les travaux menés par l'Académie de Lorraine :
Étude du statut mycorhizien d'arbres producteurs de truffes 25 ans après la plantation.

Souvent appelée "fruit des terrains pauvres", la truffe n'est pas exigeante.

Les friches, landes, surfaces issues de la déprise pastorale constituent son optimum écologique.

Vouloir l'adapter, l'introduire sur des sols riches et profonds est une aberration agrobiologique et les arbres deviendront autant superbes, beaux et forts que la truffe sera rare et discrète.

Se souvenir enfin que la Tuber Mélanosporum est plus stricte dans ses exigences écologiques que les Tuber Uncinatum ou Aestivum qui accepteront plus facilement un arrangement avec leurs conditions favorites.
 
Respecter la densité des forêts naturelles qui produisent des truffes :
Augmenter la quantité d'arbres au sol n'accroitra pas mathématiquement le rendement global.

Ici ou là on lit pourtant qu'une densité plus élevée serait le gage d'une production plus abondante et précoce, ainsi certains conseillent jusqu'à 1200 plants/hectare !

Sachons raison garder, si ce syllogisme était exact, les truffières naturelles seraient impénétrables !
La principale raison de cette observation est liée à la qualité de la mycorhization et à la nécessité d'avoir des spores mâles et femelles sur les racines pour que le mycélium entre en fructification.

Lorsque la mycorhization est imparfaitement réalisée, la densité et la promiscuité des plants compensent un peu ce handicap en favorisant les rencontres mycéliennes entre-elles.

Mais de toute façon, si le milieu ne correspond pas au biotope de la truffe, la production restera sans surprise : anémique.

C'est pour cela que chez nous, sur notre Plant Premium, la qualité de la mycorhization est certifiée et nos plants sont porteur des spores des deux sexes, l'optimum écologique de l'écosystème truffier peut donc être parfaitement respecté.

Dans le même registre et sur le même sujet on lit qu'il sera bien temps d'éclaircir la plantation ensuite, lorsque les plants auront grandis.

Encore une fois, prenons ce conseil désinvolte avec réflexion : dans un tel enchevêtrement, quand la production arrivera, bien malin qui pourra dire quel arbre produit et quel ne produit pas ! "Éclaircir" portera un grand risque de couper celui qui donne ...

Et pourtant, ne rien faire dans ce cas entrainera immanquablement la fermeture du milieu et l'arrêt de la production. Pierre Mouiller, spécialiste du diamant noir, écrivait déjà en 1888 "Il semble résulter des faits connus que, si dans beaucoup de cas la production s’arrête trop tôt, c’est que l’on n’a pas fait en temps voulu les éclaircies nécessaires, que l’on a laissé le couvert devenir trop épais, en un mot parce que l’on n’a pas maintenu les conditions exigées pour la production de la truffe".
Gardez donc à l'esprit que tous ces petits plants deviendront grands et qu'une densité plus forte exigera fatalement plus d'attention, de travail d'élagage et des choix de coupe pour entretenir l'ouverture du milieu.

Dans le cas de la plantation en bosquet, qui cherche à se rapprocher au plus près d'un écosystème naturel, il est indiqué de placer parfois 2 ou 3 arbres très proches, par exemple en triangle, pour réaliser ces bouquets d'arbres qui contribuent souvent au charme des forêts naturelles.

La contrepartie sera l'aménagement de zones et cheminements qui en sinuant de l'une à l'autre permettront au soleil d'arriver jusqu'au sol.

Pour plus d'informations, voir les fiches "Conseil de plantation" de l'Observatoire de la Forêt méditerranéenne :
Comment réussir sa plantation d'arbres truffiers. ou encore : Favoriser une truffière en conduite naturelle
 
Copiez ce qui marche le mieux : La Nature
Depuis des centaines d’années, la nature crée des écosystèmes harmonieux et durables, qui génèrent eux-mêmes les conditions favorables au développement de la truffe.

Dans une truffière naturelle, on trouve des strates végétales et une structure floristique biodiversifiée.
Alors, si possible, mélangez les essences d'arbres au sein de la plantation globale ou dans les potets : l'entretien sera un peu moins facile car il faudra l'adapter à chaque variété mais la biodiversité ainsi établie renforcera la résistance globale des arbres aux maladies.

C'est aussi une solution à retenir pour s'adapter aux différentes zones climatiques ou pédologiques d'une grande plantation : secteur plus ensoleillé, sol plus profond, passage plus venteux …

Enfin la combinaison des arbres à feuillages caducs ou persistants permet aussi d'ajuster l'humidité et la fraicheur dans la truffière.

Il faut ici noter qu'il est parfaitement possible, et même conseillé, d'introduire dans la plantation des arbres ou arbustes non mycorhizés ou même de simples petites plantes rampantes, vivaces ou aromatique dont le rôle longtemps soupçonné d'activateur de production commence à être scientifiquement reconnu.
 
Pour terminer et vous forger votre propre opinion, nous vous rappelons qu'un grand nombre de documents en rapport avec ce folio, sont à votre disposition dans notre base documentaire. Voir par exemple l'onglet : Méthodes de culture