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Les truffes ne se trouvent naturellement que dans l'hémisphère nord de notre planète et d'une façon assez large, toutes ces variétés se développent dans les zones situées entre les 25éme/30éme et 60éme parallèle (Source INRA).

Pour les tuber mélanosporum, uncinatum et aestivum, qui sont les savoureuses variétés mycorhizées inoculées sur nos plants, le faisceau est plus étroit : la zone entre le 40° et le 52° parallèle concentre la totalité de la production.

Le climat méditerranéen, chaud et sec, constitue l'optimum écologique des tuber mélanosporum, cela dit elles se laissent facilement apprivoiser par des variantes subcontinentale, subocéanique voire océanique pour peu que leur terre d'accueil soit complaisante, c'est-à-dire en pente et orientée sud, sud-est ou sud-ouest, pour offrir un maximum d'ensoleillement.

Dans ces cas et plus que le climat général c'est l'exposition qui est importante.

La tuber uncinatum plus généreuse et prolifique s'accommode de quasiment tous les climats trouvés sous ces latitudes y compris les montagnards.

Pour résumer et comme le notait déjà Albert Larbaletrier en 1890 dans son ouvrage "La truffe et les truffière" : "le climat de la truffe est celui de la vigne".
 
Dans le détail et idéalement, il faut des hivers modérément froid, avec de faibles gelées nocturnes et des journées douces. Un froid mesuré contribue à la maturation ultime du champignon mais un gel plus intense lui est fatal parce qu'il stoppe sa croissance et sa maturation.

Le plus souvent située dans les premiers centimètres du sol, les fortes gelées vont congeler la truffe la rendant ensuite impropre à la consommation.

Sur ce plan, la tuber uncinatum est avantagée car sa période de maturité, plus précoce, lui évite les grands froids saisonniers et la tuber aestivum, se récoltant en été, n'est pas concernée par cette condition.
 
Une typicité du climat nécessaire au developpement :
Comme beaucoup de champignons voire de végétaux, la truffe affectionne l'alternance de périodes d'humidité et de chaleur sèche.

La plupart des naissances ayant lieu en avril/mai, une année aride en mai/juin ne sera pas, nativement, une bonne année à truffes car c'est durant sa phase de grossissement qu'elle est le plus fragile et aussi bien les excès que les carences hydriques peuvent lui être fatals.

D’où l'importance des systèmes pour apporter, recueillir, conserver ou concentrer de l'eau sur le plant.

Sortie de cette phase, elle résiste plutôt bien tant à la sécheresse qu'à de fortes eaux.

Néanmoins les étés chauds entrecoupés d'orages lui sont très bénéfiques et si la tuber uncinatum préfère sans aucun doute recevoir sa ration de pluie en juin/juillet, le moment le plus crucial pour la melanosporum est le mois Août comme le relève le dicton "Quand il pleut en août la truffe est au bout".

Naturellement leur zone de présence n'est pas une exclusivité française même si la combinaison sol/climat y est particulièrement favorable et la production abondante.

Ainsi on trouve des truffes melanosporum dans d'autres pays d'Europe mais c'est toutefois la tuber uncinatum, plus accommodante, qui est le plus largement représentée.
Pour approfondir le sujet, lire un intéressant dossier réalisé par l'INRA : Répartition des truffes dans l'hémisphère nord.
Et une publication de la revue "Ecologia Mediterranea" s’appuyant sur 18 ans de données de production :
Formation de la Truffe noire en fonction du couple humidité/température du sol
 
Les effets du réchauffement climatique :
Nous terminerons ce chapitre climatique en ouvrant une réflexion sur une réalité actuelle qui commence à modifier l'espace de production tel que nous le connaissons : le réchauffement climatique.

Les observations, mais également des études scientifiques, commencent en effet à confirmer le ralentissement de la production des zones traditionnelles avec un déplacement des espaces de production hors des berceaux endémiques de la truffe.

Il est ainsi très probable que dans les années à venir on assiste à un glissement des truffières plus au nord ou plus en hauteur : les spécialistes ayant déjà remarqué la hausse de l'altitude moyenne des truffières en production.

Les hivers devenant plus doux, de nouveaux terroirs seront donc à développer.

Pour plus d'information sur ce phénomènet, lire :
Corrélation entre le réchauffement climatique et la production truffière . Article, en anglais, paru dans la revue Nature,
Les truffes du Périgord ne résistent pas au réchauffement climatique . Article publié sur le portail scientifique Futura Science,
Le changement climatique pousse la truffe à remonter vers le nord . Article publié par le journal Le Monde,
Ainsi qu'une vidéo proposée par le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable : La truffe, un champignon sensible au climat.
 
Nous vous rappelons que tous ces documents, et beaucoup d'autres, sont à votre disposition dans notre espace : Ressources documentaires