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Le sol est toujours un mélange, mais les proportions des différents éléments qui le constituent varient selon le lieu où il se trouve et le rendent plus ou moins adapté à la présence de la truffe.
Dans l'absolu, tout tient en une phrase : la truffe est un champignon des sols calcaires, aérés et drainants, qui se réchauffent facilement avec une pédogénèse (activité biologique) intense.

Néanmoins il existe plusieurs types de sols déclinant les conditions éligibles à la présence de ce champignon.

Pour mémo : La tuber mélanosporum se récoltant en hiver, du niveau de la mer jusqu'à plus de 1400m, il est également prudent de penser au gel et au manteau neigeux pouvant affecter la truffière lors du choix d'un emplacement. La tuber uncinatum, plus précoce, sera moins touchée par cet aléa climatique.
La tuber aestivum, truffe d'été, n'est pas concernée.

La carte ci-après permet de visualiser rapidement les limites géologiques et climatiques sur le sol français.
Elle trace les contours des régions aux sols formés lors d'époques géologiques diverses, du secondaire jusqu'au quaternaire, que la nature à rendu propice à l'existence naturelle de la truffe.
Les caractéristiques chimiques et structurelles :
Mais toute règle a ses exceptions, surtout dans le domaine de la truffe !

Ainsi un grand nombre de petites zones de production existent en dehors de ce marquage strict. Microclimats locaux, expositions favorables, minéralogie spécifique … de nombreuses particularités peuvent permettre, par dérogation surprenante, l'existence de la truffe en dehors des grands bassins référencés. Il est toutefois impossible de les rassembler tous ici et dans ces cas, une bonne connaissance du milieu rural local est indispensable.

Une constante s’établit néanmoins : le sol doit être pourvu en calcium et de nature calcaire. Le PH idéal pour la tuber mélanosporum est compris entre 7.5 et 8.5, l'uncinatum et l'aestivum, moins exigeantes, se contentent d'un niveau compris entre 6.5 et 8.5.

Un simple test avec quelques gouttes d'acide chlorhydrique, diluée dans l'eau à 50%, permet de vérifier la présence de calcaire dans le sol (effervescence).
L'emploi d'un papier PH ou d'un PH-mètre donnera une indication plus précise, l'idéal étant une analyse en laboratoire, sensiblement plus chère mais d'une exactitude totale.

Il est à noter que dans ce dernier choix on obtient également un ratio sur les niveaux d'éléments minéraux et organiques.

La teneur en matière organique doit être équilibrée, mais un peu plus riche pour l'uncinatum.

Ne pas hésiter à multiplier les tests dans la même zone : 5 à 6 analyses sur 1ha sont un minimum et, dans tous les cas, il ne faut pas utiliser le sol superficiel, délavé et parfois rapporté, mais prendre du matériau se trouvant à une bonne vingtaine de centimètres sous la surface.

Selon le nombre de paramètres à contrôler, de la simple détermination calcaire à la biologie complète du sol, le tarif varie de moins de 50€ à plus de 200€.
L'analyse est effectuée par un laboratoire indépendant et, pour information, la liste complète des établissement agrées par le Ministère de l'Agriculture pour les analyses de terre peut se consulter ici : Laboratoires Agrées .

La structure du sol est également de première importance car les sols asphyxiants sont défavorables à la culture des truffes : le sol idéal étant filtrant et peu profond, de 20 à 50cm d'une composition grenue, pierreuse ou sablonneuse en évitant les bas-fonds dans lesquels l'eau s'accumule.

Une texture argileuse peu toutefois convenir mais uniquement si la teneur en cailloux et la pente du terrain permettent un drainage naturel.

L'orientation n'a pas une importance capitale pour la tuber uncinatum (truffe de Bourgogne) qui affectionne les environnements plus humides mais elle est majeure pour la truffe noire (tuber Mélanosporum) qui mûrit au coeur de l'hiver et pour laquelle il faut beaucoup d'ensoleillement.
Pour celle-ci, il faut réserver les terrains exposés au Sud (également Sud-Sud-Est ou Sud-Sud-Ouest).

Plusieurs types de sols font ainsi de très bons candidats :
- Sols rouges et rocailleux de causses,
- Terre de groie caillouteuse,
- Argilo-limoneux à forte charge en graviers calcaires,
- Terres d'ocres,
- Anciennes alluvions sablonneuses,
- Argilo-calcaire léger …

Pour une information plus complète vous pouvez faire lecture d'un article de synthèse du programme TrufPyr, mené dans les Pyrénées, et publié dans "Le Trufficulteur Français" revue éditée par la Fédération Française des Trufficulteurs :
Alcalinité et structure des sols déterminent la production truffière.
 
Sites naturels et indices floristiques :
L'idéal étant l'utilisation d'une friche, d'une lande, d'un ancien parcours pastoral, par extension de toutes surfaces ayant évoluée vers le "pré-bois".

La flore présente sur place est également un bon marqueur d'affinité du sol avec les conditions d'existence de la truffe car elle atteste du state de maturité biologique atteint.
On peut citer, selon les régions : cistes, cornouillers, genêts, romarins, thyms, serpolets, genévriers, ronces, églantiers, lavandes, fétuque ovine, sédums élevés, bromes érigés, laîches de Haller, carlines …

Nous conseillons vivement de ne pas retirer les éléments de cette flore que les plus anciennes observations ainsi que les travaux scientifiques les plus récents associent intimement à l'écosystème truffier.

Vous trouverez plus d'informations à ce sujet dans les différents dossiers de ce menu
ou dans les nombreux articles de notre base documentaire

Planter dans l'intervalle des arbres d'un bois existant ou sur un défrichement récent augmente le risque de rencontrer des souches mycorhiziennes concurrentes à la truffe. Succéder à une culture de lavande, de luzerne, de sainfoin ou, encore mieux, de vigne est par contre une excellente spéculation.

La proximité d'un point d'eau avec la possibilité d'arroser est aussi à prendre en compte.